FOG à la trappe

Alors que son dernier ouvrage, sous forme de brulot contre, non pas la politique, mais l’exercice du pouvoir par le Président de la République caracole en tête des ventes, Franz Olivier Giesbert (FOG) vient de voir son émission sur France 2 supprimée comme en atteste la dépèche AFP jointe à la fin de cet article…

M. le PrésidentMalgré les dénégations de Rémy Pflimlin, patron de la chaine publique, sur un éventuel lien de causalité, cette suppression qui survient alors que dans son livre, le journaliste fait état, entre autres choses, des nombreuses pressions et/ou menaces reçues depuis le début du quinquennat laisse songeur.

En tout cas, après PPDA, Arlette Chabot, Stéphane Guillon, Didier Porte, le départ de FOG du service public, s’il se confirme bien ne peut que laisser planer un doute qui ne profitera certainement pas à la côte de popularité de l’éxecutif…

« Emissions de Giesbert et Durand supprimées : « Halte à la paranoïa »

  

PARIS, 29 avril 2011 (AFP) – « Audience vieillissante, format trop statique » : les émissions de Franz-Olivier Giesbert et Guillaume Durand sur France 2 ne reviendront pas à la rentrée, a annoncé vendredi à l’AFP le PDG de France Télévisions Rémy Pflimlin, qui se défend de toute « chasse aux sorcières ».

Q : Les émissions de Franz-Olivier Giesbert et Guillaume Durand sont supprimées la saison prochaine. Y a-t-il une volonté de faire le ménage dans la culture à France 2 ?

R : « Halte à la paranoïa! Ce n’est pas contre deux individus car ce sont des gens que nous apprécions et qui sont depuis longtemps dans la maison. Il n’y a pas de volonté de se séparer de Franz-Olivier Giesbert ou de Guillaume Durand : les deux sont d’ailleurs en discussion, pour savoir comment ils peuvent trouver une place sur les programmes de la rentrée ».

Q : L’arrêt de l’émission de FOG avec sa « Semaine critique », diffusée en deuxième partie de soirée, est intervenu après la sortie de son livre corrosif sur Nicolas Sarkozy. Est-ce une coïncidence ?

R : « Arrêtons ce délire paranoïaque. Ce ne sont pas les personnes qui sont en jeu mais les émissions. Plus que la faiblesse de l’audience (726.000 téléspectateurs pour Guillaume Durand et 500.000 téléspectateurs pour Franz-Olivier Giesbert lors des derniers numéros), c’est surtout le fait que ces deux magazines fédèrent des publics, qui vieillissent fortement, avec des moyennes d’âge autour de 60 ans et plus.

Une grande chaîne de service public comme France 2 ne peut se satisfaire d’émissions qui continuent à vieillir, alors qu’il faut au contraire essayer de rajeunir son public. France 2 doit être inscrite dans son temps, dans l’actualité, qui fédère la famille autour des adultes ».

Q : Le format de ce type d’émissions en plateau est-il encore pertinent ?

R : « Ces deux rendez-vous en plateau sont un peu statiques, avec des gens qui sont en train d’échanger autour d’une table. Cela correspond peu aux nouveaux codes télévisuels, qui demandent plus d’images, plus de rythme.

De plus, ce sont des émissions où intervenaient énormément d’invités politiques. Or nous entrons dans une année politique extrêmement importante. Essayons de concentrer les invités politiques dans les émissions politiques et ne pas les mettre dans les émissions de programmes, pour éviter les concurrences! Si vous invitez un leader politique dans un journal et qui vous dit qu’il ne vient pas, car il va sur l’antenne demain ou après-demain, cela ne colle pas.

Q : Quelle place entendez-vous donc donner à la culture sur les chaînes à la rentrée ?

R : « Il faut allumer le désir de nos téléspectateurs pour la culture. On ne tourne pas le dos à la culture. Bien au contraire. La culture est au coeur de mon projet. Ce que nous souhaitons c’est avoir une nouvelle offre culturelle, car la culture, ce n’est pas seulement discuter autour d’une table de sujets d’intérêt général. La culture, c’est donner envie à voir, des expos, des concerts, des oeuvres, bref de la création, pour des publics variés.

Sur France 2, on travaille sur un projet d’émission culturelle, à partir d’images, de reportages, de présence sur le terrain, qui donne envie et donne à voir. La culture, c’est aussi montrer de la musique, développer des captations de théâtre, de concerts, d’opéras. Faire vivre la culture à l’heure des images et de l’interactivité. »

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