Qui veut la peau des collectivités territoriales ?

C’est la question que l’on peut légitimement se poser depuis qu’au mois d’avril 2014, quelques jours après les résultats élections municipales, le gouvernement a fait l’annonce d’un plan d’économies sans précédent fait sur le dos des collectivités territoriales.

En effet, faute d’être capable de résorber lui-même ses propres dépenses et/ou de contrôler son emprunt, ou encore d’investir pour créer les structures nécessaires aux habitants et maintenir l’activité dans notre pays le gouvernement que François Hollande a donné à la notre pays ne recule devant rien et opère un gigantesque transfert de charges sur les collectivités.

En effet, ce plan d’économie sans précédent consiste à baisser de pratiquement 20% le montant des dotations de l’Etat aux collectivités.

Il est ici fondamental de rappeler que les dotations ne sont pas l’argent de poche que l’Etat donnerait aux collectivités territoriales mais l’argent compensant les services qu’il leur impose d’exercer à sa place (créches, écoles, cantines, garderies, état civil…).

Pour la commune de Mennecy ceci a entraîné une baisse des dotations de l’État de quelques 350.000 euros en 2014 et une baisse prévisionnelle pour 2015/2016/2017 de presque 600.000 euros par an.

Au total sur la période 2014-2020, ce sont donc de 10 à 12 millions de recettes qui auraient dû être perçues par notre commune qui ne le seront pas !

Lorsque l’on sait que le budget municipal est de l’ordre d’un peu moins de 19 millions d’euros en fonctionnement et que cette somme cumulée représente plus d’une année de salaires de l’ensemble des personnels de la ville, plus que le coût total de reconstruction d’un groupe scolaire comme les Myrtilles ou la Verville, on ne peut que rester sans voix.

Au plan local, cette situation est absolument dramatique et ne manquera pas d’impacter notre commune (comme beaucoup d’autres d’ailleurs).

En effet, le seul recours à l’impôt local, même s’il est inévitable ne parviendra pas à résorber les pertes financières, pertes auxquelles il convient d’ailleurs d’ajouter les augmentations de charges qui nous sont imposées (charges de personnels, transferts de compétences telles que la gestion des passeports ou des cartes d’identité, baisses d’effectifs de gendarmes qui conduisent au développement de la police municipale, réforme absurde des rythmes scolaires…).

Pour la première fois cette année, la commune a été contrainte de réduire le montant des subventions à toutes les associations n’ayant pas signé de convention d’objectifs ou encore le nombre de places en crèche disponibles…

Force est de craindre que ceci, à Mennecy comme ailleurs, ne soit qu’une première.

Je suis absolument atterré du cynisme du gouvernement qui a attendu que les municipales soient passées et d’avoir la certitude (après la sanction exemplaire qui lui a été infligée au mois de mars) que les mairies qui, jusqu’alors, étaient majoritairement de gauche soient bien de droite pour mettre en place leur étranglement programmé.

Ceci est d’ailleurs d’autant plus irresponsable que les collectivités à qui on impose ce régime qui pourrait leur être fatal, représentent 75% de l’investissement public alors même qu’elles ne totalisent qu’à peine 10% de l’endettement public et que, contrairement à l’Etat, elles doivent voter leurs budgets de fonctionnement à l’équilibre !

La première conséquence de cette politique désastreuse va être un effondrement des investissements au niveau local qui ne pourra que contribuer au ralentissement général de l’activité économique, notamment dans le secteur des bâtiments et travaux publics, et également à des diminutions de services pourtant essentiels à des populations souvent de plus en plus fragilisées par la crise.

Voilà des années bien difficiles qui apparaissent devant nous…

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