Tim Burton et Alice au pays des merveilles

Si il est bien un réalisateur dont je suis un fan inconditionnel, un réalisateur qui ne m’a jamais déçu tant la poésie teinté d’un étrange esthétisme et l’originalité de ses oeuvres ne s’est jamais démentie, c’est bien Tim Burton.

Une autre chose qui me plait chez Tim Burton, c’est sa fidélité à ses acteurs que l’on retrouve souvent d’un film à l’autre, à commencer par ses acteurs fétiches, Johnny Deep et Helena Bohnam Carter, à l’affiche de sa dernière production.

Alice au pays des merveilles de Tim Burton

Alice au pays des merveilles de Tim Burton

C’est donc avec regret que je n’ai pas pu aller voir hier soir, dès sa sortie, son dernier film, « Alice au pays des merveilles » pour cause de Conseil Municipal…

Peu importe, je me rattraperai très prochainement.

Ce film en 3D, a été inspiré des livres de Lewis Carrol qui ne pouvait que tenter Tim Burton tant ses jeux de mots cryptés, ses sauts dans l’espace et le temps, ouvrent des portes sur le rêve, l’inconscient comme aime à le faire ce cinéaste de génie.

« On peut utiliser « Alice » comme un tapis volant pour survoler la vie. C’est un livre de sagesse déguisé en folie-rêve », écrivait Claude Roy dans Les Cahiers de l’Herne. Tout est dans Alice, poursuivait-il, « la métaphysique et la politique, la morale et l’amoralité, l’économie et la poésie ».

Traduites en 40 langues, mille fois analysées par les linguistes, les psychanalystes et les plus grands écrivains, « Alice au pays des merveilles » (1865) et sa suite « De l’autre côté du miroir » (1871) ont inspiré nombre d’artistes, écrivains, cinéastes (dès 1903), et chanteurs du XXe siècle.

Le cocasse, le burlesque, le fantasmagorique de Lewis Carroll ridiculisent la raison et la logique de l’esprit adulte.

Pourtant, le révérend anglais Charles Lutwidge Dodgson (1832-1898), alias Lewis Carroll, est un brillant professeur de mathématiques à Oxford connu pour ses ouvrages de géométrie, d’algèbre, de logique.

C’est aussi un pasteur anglican victorien, toujours vêtu d’une redingote noire. Il est également bègue et gaucher. Le psychanalyste américain John Skinner y voit l’origine de son obsession pour le renversement.

Son chef-d’oeuvre naît un après-midi de juillet 1862, à Oxford. Parti en bateau avec le doyen du Christ Church College et trois fillettes, il invente un conte dont l’héroïne porte le prénom d’Alice Liddell, une des 3 enfants.

Le soir, avant de se coucher, la fillette de 10 ans lui demande: « Oh, Monsieur Dodgson, j’aimerais tant que que vous écriviez pour moi les aventures d’Alice ».

La nuit même, il commence à rédiger un récit troublant, à l’univers poétique et métaphysique, rempli d’associations d’images, de symboles, de jeux de mots, de plongée dans l’espace et le temps, de personnages extravagants (le Lapin blanc et le Lièvre de Mars, le Chat de Chester, le Chapelier, la Reine et tant d’autres).

Le texte paraîtra trois ans jour pour jour après la promenade en barque.

De la chute dans un terrier au lac de larmes, en passant par les corps qui ne cessent de grandir ou de rapetisser, cette oeuvre de l’enfance éternelle, à l’instar de son quasi contemporain « Peter Pan », est un condensé d’appels du pied pour les adeptes de Sigmund Freud !

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