Aubry, Madoff et Sarkozy

Je ne sais pas ce qui a piqué Martine Aubry ce week-end, mais ce n’est certainement pas la mouche Tsé Tsé tant ses outrances verbales ont eu le don de réveiller l’ensemble de la classe politique hexagonale.

En effet, en clôturant la convention nationale de son parti sur « un nouveau modèle de développement » à La Plaine-Saint-Denis, la dame aux 35 heures a attaqué le Président de la République sur les retraites et lancé : « Alors, j’entends bien M. Sarkozy nous donner des leçons en matière de gestion. (…) J’ai un peu l’impression, quand Nicolas Sarkozy nous donne des leçons de maîtrise budgétaire, c’est un peu Monsieur Madoff qui administre quelques cours de comptabilité ».

Aussitôt, le porte parole de l’UMP, Frédéric Lefebvre, a réagi en trouvant « regrettable que Madame Aubry s’abaisse à injurier le Président de la République en le comparant notamment à un escroc. Les Français jugeront où est la vulgarité. (…) On pouvait se réjouir de voir le PS choisir enfin le débat d’idées, dans une convention qui se disait constructive. Mais, patatras, cela se termine en acte de destruction et d’insulte ».

Même au sein du PS, les propos de la Maire de Lille ont jeté le trouble, puisque François Hollande déclarait assez gêné : « je pense que quand un Président de la République se laisse aller, nous ne devons pas prendre le même chemin, la même dérive, la même facilité, et précisément parce que Nicolas Sarkozy est coutumier du fait (…) je pense que face à ce type de comportement nous devons, nous, être différents ».

Se rendant enfin compte, un peu tard il est vrai de la portée de ses propos, Martine Aubry, plutôt que de s’en excuser a préféré essayer des les atténuer : « Je n’ai pas comparé le Président de la République à Madoff mais j’ai dit une chose qui paraît assez simple, c’est que, quand il nous donne des leçons de rigueur budgétaire, quand on a fait augmenter la dette de la France – depuis que la droite est au pouvoir, en 2002, on l’a doublée, de 800 à 1.600 milliards – c’est un peu comme si Madoff venait vous donner des leçons de comptabilité. Et ça ne serait pas crédible »…

De la même manière, la patronne des socialistes s’est défendue d’avoir dit que Nicolas Sarkozy était vulgaire : « J’ai dit que lorsqu’on s’attaque à François Mitterrand, pour dire qu’il est responsable aujourd’hui de la crise et du problème de la retraite en faisant référence à 1983, (Monsieur Sarkozy) manquait, enfin que ses propos manquaient d’élégance et qu’il y avait une dose de vulgarité ».

Dans le genre rétropédalage pour dire qu’elle maintient ce qu’elle a dit, tout en, disant que ces dires ne devraient pas être compris pour ce qu’il voulaient dire… chapeau bas !

Visiblement, elle n’a pas convaincu, puisque, peu après cette explication de texte Xavier Bertrand estimait que « Les propos de Martine Aubry sont honteux et scandaleux, on n’a jamais vu un responsable politique, responsable du premier parti d’opposition, proférer de telles injures publiques ».

Le Secrétaire Général de l’UMP jugeait ainsi que la Maire de Lille était « disqualifiée pour exercer de réelles responsabilités. (…) Je pense aussi que Martine Aubry a voulu faire diversion pour masquer une convention du PS qui devait présenter un projet de société qui en réalité est totalement creux, ces déclarations ne sont pas le fait du hasard ».

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11 Responses to Aubry, Madoff et Sarkozy

  1. j.motte says:

    Malheureux coup de com, par la spécialiste du temps de travail.Peut être un coup de valls, m. Communication post élection, il ne dit rien sur ces propos, étonnant ???Un jour il faudra constater la difficulté pour ce gourvernement d’agir avec une si pauvre opposition.

  2. j.motte says:

    Malheureux coup de com, par la spécialiste du temps de travail.Peut être un coup de valls, m. Communication post élection, il ne dit rien sur ces propos, étonnant ???Un jour il faudra constater la difficulté pour ce gourvernement d’agir avec une si pauvre opposition.

  3. la formule de madame Aubry est parfaitement ciselée … L’UMP le sait, sa réaction prouve son désarroi..

  4. Frederic de Mennecy says:

    Madame Aubry n’a fait que dire tout haut ce que de plus en plus de français pensent tout bas !

  5. Frederic de Mennecy says:

    Madame Aubry n’a fait que dire tout haut ce que de plus en plus de français pensent tout bas !

  6. joël says:

    En dehors du fait que l’on aime ou pas Sarkozy, ce genre de propos de la part d’un « reponsable » de parti est de très mauvais goût. Elle ne donne pas envie de voter pour elle.

  7. joël says:

    En dehors du fait que l’on aime ou pas Sarkozy, ce genre de propos de la part d’un « reponsable » de parti est de très mauvais goût. Elle ne donne pas envie de voter pour elle.

  8. Sarko fiasco says:

    Martine Aubry a raison. Sarkozy est un très mauvais président. Le pire de la 5ème république. Il sait compter, mais uniquement les chiffres et objectifs d’expulsions et de reconduites à la frontière.

    • Jean-Philippe says:

      C’est vôtre analyse et elle est respectable, même si, vous vous en doutez, je ne la partage pas forcément. Par contre, votre commentaire aurait plus de poid si il sortait de l’anonymat…

  9. Sarko fiasco says:

    Martine Aubry a raison. Sarkozy est un très mauvais président. Le pire de la 5ème république. Il sait compter, mais uniquement les chiffres et objectifs d’expulsions et de reconduites à la frontière.

    • Jean-Philippe says:

      C’est vôtre analyse et elle est respectable, même si, vous vous en doutez, je ne la partage pas forcément. Par contre, votre commentaire aurait plus de poid si il sortait de l’anonymat…

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