Frédéric Péchenard, un homme d’honneur

Avec la nouvelle polémique de caniveau déclenchée hier, qui accuse le grand patron de la police d’être intervenu pour son fils en 2009, nous avons atteint le niveau le plus bas jamais atteint depuis des semaines que le débat politique national se résume à une simple volonté de détruire l’adversaire.

De quoi s’agit-il ?

Le Parisien d’hier à révélé sur sa une et ses deux 1ères pages intérieures que Frédéric Péchenard, 53 ans, Directeur Général de la Police Nationale (DGPN) depuis mai 2007 où il a été nommé par le chef de l’Etat, dont il est un proche, serait intervenu en 2009 pour éviter que son fils de 16 ans à l’époque, interpellé à Paris pour état d’ivresse et outrage à agent, ne soit poursuivi.

Le gamin avait été interpellé sur l’avenue des Champs-Elysées pour conduite d’un scooter en état d’ivresse et outrage à agent dans la nuit du 17 au 18 février 2009, puis conduit au commissariat du VIIIème arrondissement « avant d’être rapidement libéré », selon le quotidien.

Naturellement, l’entourage du patron de la police a démenti toute intervention pour faire retirer la plainte ou « enterrer » la procédure.

Il est intéressant de noter que face à ces attaques nauséabondes, les syndicats de police, toutes tendances confondues, ont défendu et soutenu Frédéric Péchenard.

Jean-Claude Delage, d’Alliance : « On fait sortir un PV pour déstabiliser un grand flic ».

Nicolas Comte, pour Unité police SGP-FO a dit comprendre le « père qui va chercher son fils au commissariat ». Selon lui, le DGPN a « présenté ses excuses ainsi que son fils ».

Patrice Ribeiro, de Synergie : « s’il y avait eu pression, cela se saurait (…) tout le monde était au courant de cette histoire ».

Dominique Achispon, du Syndicat national des officiers de police : « il y a chaque jour des interventions pour de petites affaires », dans les commissariats, « qui sont classées ».

Sylvie Feucher, du (SCPN), c’est « bas » de « s’en prendre à un père qui a des difficultés d’ordre privé (…) qui ou quoi cela sert-il ? ».

Cette affaire survient presque 2 ans après les faits, alors que, comme par hasard, la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI) est critiquée pour avoir enquêté sur les fuites dans la presse concernant l’affaire Bettencourt.

Ce dossier sort une semaine après que Frédéric Péchenard soit intervenu sur ce sujet affirmant qu’il avait demandé à la DCRI de vérifier un renseignement sur ces fuites mettant en cause un membre du cabinet de la Garde des sceaux.

Et puis, Frédéric Péchenard, qui a une réputation de grand professionnel est quelque peu imprudent. Il n’a jamais fait mystère de ses liens anciens avec Nicolas Sarkozy.

Il n’est pas besoin d’être grand clerc pour comprendre qu’il s’agit là d’essayer de créer une nouvelle affaire qui viendra salir un peu plus un Gouvernement ébranlé par le dossier Woerth et les suites du discours de Grenoble du chef de l’Etat.

Mais là, pour moi, c’est vraiment  le coup de trop.

Personne n’apporte la preuve que Frédéric Péchenard soit intervenu pour éviter des poursuite judiciaires à son fils. Personne ne prouve que celui-ci na tout simplement pas bénéficié de l’effet produit par la connaissance de sa filiation sur les policiers ou de la volonté de ceux-ci de faire preuve d’humanisme, de ne pas s’acharner sur un adolescent de 16 ans.

Et quand bien même !

Et quand bien même il l’aurait fait !

Et quand bien même il serait intervenu !

Est-il criminel et honteux pour un père de vouloir éviter à son fils de se faire démolir à 16 ans ?

Parmi tous les minables petits censeurs qui lui jettent la pierre et cherchent à le couvrir d’opprobe, lequel dans des circonstances similaires n’aurait pas cherché lui aussi à aider son fils plutôt que de l’enfoncer ?

Si Frédéric Péchenard était intervenu, cela ne signifierait-il pas tout simplement qu’au delà du flic, il y a un homme, un père prêt à tout pour aider son fils ?

Si tel était le cas, je serais même plutôt fier qu’un tel homme dirige la police de mon pays.

Non, vraiment, tout cela me met mal à l’aise et me donne la nausée !

Tout cela me donne envie de vomir !

Pour essayer d’affaiblir le pouvoir politique en s’en prenant au DGPN, on n’hésite plus à mettre à la une des quotidiens et à couvrir de honte un jeune garçon de 18 ans qui a eu le grand tort de passer une soirée un peu trop arrosée à 16 ans !

Quel parent peut-il trouver cela juste, acceptable ?

Je ne souhaite qu’une chose, c’est que ce jeune homme parvienne à faire sa vie normalement, malgré cette épreuve à laquelle il n’était pas préparé et ou il est victime d’enjeux qui le dépassent.

J’espère qu’il parviendra à ne pas trop souffrir d’avoir été ainsi cloué au pilori.

J’adresse à ce père, à ce fils et à leur famille mon soutien le plus sincère et j’avoue avoir honte que dans mon pays, on prenne le risque de détruire un adolescent dans le seul but de nuire aux amis de son père…

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3 Responses to Frédéric Péchenard, un homme d’honneur

  1. joigny says:

    Pensez-vous qu’un père français moyen inconnu de tous pusse obtenir le même résultat si son fils se faisait arréter dans les mêmes conditions???Faut pas se moquer du monde quand même!!!!

  2. jeanpaul de la mata says:

    Désolé,cher J.Philippe, mais hier entre 12h 30 et 13h 30,jeudi 23 sept, j’ai entendu le secrétaire général d’Alliance ( c’est le syndicat des fonctionnaires de police )qui répondait au journaliste de RTL ( ou RMC)ceci :  » si mon fils avait eu le même problème ,je serais intervenu aussi  » devant donc, des millions d’auditeurs…pas mal,non ?Il a dit aussi :  » Pour F.Péchenard c’est un coup de vice d’autres collègues qui lui en veulent et qui l’ont dénoncé aux médias,la preuve, 1 an et demi après « Il est bien ce type-là,non,dont je ne me rappelle plus le nom…et c’est pas de l’ironie,pour une fois qu’on tombe sur un fonctionnaire syndicaliste qui ne ment pas ?Encore sur sa lancée, à une question du journaliste:  » oui,effectivement j’ai frappé un peu,la plupart du temps quand j’étais frappé et mon physique( imposant apparemment ),m’a bien aidé « Alors cher et adoré J.Philippe ,qu’est-ce que tu penses de tout ça,toi qui te plaît beaucoup à stigmatiser les valeurs humaines que tu n’hésites pas mettre en exemple dans tes messages…Comprenant tout à fait la situation d’un père devant ce genre d’exemple,c’est évident ? ( mais…es-ce crédible et normal ? )PS: quand je dis cher et adoré…ne fais pas trop attention,je le dis à tous les adhérents de chez nous,ça me rend joyeux…et provocateur ,n’est-ce pas ce qui plaît dans la politique politicienne,hé,hé ?

    • Jean-Philippe says:

      @ JPDLM : Je trouve aussi qu’un peu d’honnêteté, d’ou qu’elle vienne fait du bien et je suis assez en phase avec son analyse sur le dossier Péchenard.Sur le second point, sous forme de pirouette et avec un peu d’humour, je te citerais volontier ce dialogue d’Audiard qui résume un peu la situation évoquée par notre syndicaliste : « quand les types de 130 kilos disent certaines choses les types de 60 kilos les écoutent »…

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Frédéric Péchenard, un homme d’honneur

Avec la nouvelle polémique de caniveau déclenchée hier, qui accuse le grand patron de la police d’être intervenu pour son fils en 2009, nous avons atteint le niveau le plus bas jamais atteint depuis des semaines que le débat politique national se résume à une simple volonté de détruire l’adversaire.

De quoi s’agit-il ?

Le Parisien d’hier à révélé sur sa une et ses deux 1ères pages intérieures que Frédéric Péchenard, 53 ans, Directeur Général de la Police Nationale (DGPN) depuis mai 2007 où il a été nommé par le chef de l’Etat, dont il est un proche, serait intervenu en 2009 pour éviter que son fils de 16 ans à l’époque, interpellé à Paris pour état d’ivresse et outrage à agent, ne soit poursuivi.

Le gamin avait été interpellé sur l’avenue des Champs-Elysées pour conduite d’un scooter en état d’ivresse et outrage à agent dans la nuit du 17 au 18 février 2009, puis conduit au commissariat du VIIIème arrondissement « avant d’être rapidement libéré », selon le quotidien.

Naturellement, l’entourage du patron de la police a démenti toute intervention pour faire retirer la plainte ou « enterrer » la procédure.

Il est intéressant de noter que face à ces attaques nauséabondes, les syndicats de police, toutes tendances confondues, ont défendu et soutenu Frédéric Péchenard.

Jean-Claude Delage, d’Alliance : « On fait sortir un PV pour déstabiliser un grand flic ».

Nicolas Comte, pour Unité police SGP-FO a dit comprendre le « père qui va chercher son fils au commissariat ». Selon lui, le DGPN a « présenté ses excuses ainsi que son fils ».

Patrice Ribeiro, de Synergie : « s’il y avait eu pression, cela se saurait (…) tout le monde était au courant de cette histoire ».

Dominique Achispon, du Syndicat national des officiers de police : « il y a chaque jour des interventions pour de petites affaires », dans les commissariats, « qui sont classées ».

Sylvie Feucher, du (SCPN), c’est « bas » de « s’en prendre à un père qui a des difficultés d’ordre privé (…) qui ou quoi cela sert-il ? ».

Cette affaire survient presque 2 ans après les faits, alors que, comme par hasard, la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI) est critiquée pour avoir enquêté sur les fuites dans la presse concernant l’affaire Bettencourt.

Ce dossier sort une semaine après que Frédéric Péchenard soit intervenu sur ce sujet affirmant qu’il avait demandé à la DCRI de vérifier un renseignement sur ces fuites mettant en cause un membre du cabinet de la Garde des sceaux.

Et puis, Frédéric Péchenard, qui a une réputation de grand professionnel est quelque peu imprudent. Il n’a jamais fait mystère de ses liens anciens avec Nicolas Sarkozy.

Il n’est pas besoin d’être grand clerc pour comprendre qu’il s’agit là d’essayer de créer une nouvelle affaire qui viendra salir un peu plus un Gouvernement ébranlé par le dossier Woerth et les suites du discours de Grenoble du chef de l’Etat.

Mais là, pour moi, c’est vraiment  le coup de trop.

Personne n’apporte la preuve que Frédéric Péchenard soit intervenu pour éviter des poursuite judiciaires à son fils. Personne ne prouve que celui-ci na tout simplement pas bénéficié de l’effet produit par la connaissance de sa filiation sur les policiers ou de la volonté de ceux-ci de faire preuve d’humanisme, de ne pas s’acharner sur un adolescent de 16 ans.

Et quand bien même !

Et quand bien même il l’aurait fait !

Et quand bien même il serait intervenu !

Est-il criminel et honteux pour un père de vouloir éviter à son fils de se faire démolir à 16 ans ?

Parmi tous les minables petits censeurs qui lui jettent la pierre et cherchent à le couvrir d’opprobe, lequel dans des circonstances similaires n’aurait pas cherché lui aussi à aider son fils plutôt que de l’enfoncer ?

Si Frédéric Péchenard était intervenu, cela ne signifierait-il pas tout simplement qu’au delà du flic, il y a un homme, un père prêt à tout pour aider son fils ?

Si tel était le cas, je serais même plutôt fier qu’un tel homme dirige la police de mon pays.

Non, vraiment, tout cela me met mal à l’aise et me donne la nausée !

Tout cela me donne envie de vomir !

Pour essayer d’affaiblir le pouvoir politique en s’en prenant au DGPN, on n’hésite plus à mettre à la une des quotidiens et à couvrir de honte un jeune garçon de 18 ans qui a eu le grand tort de passer une soirée un peu trop arrosée à 16 ans !

Quel parent peut-il trouver cela juste, acceptable ?

Je ne souhaite qu’une chose, c’est que ce jeune homme parvienne à faire sa vie normalement, malgré cette épreuve à laquelle il n’était pas préparé et ou il est victime d’enjeux qui le dépassent.

J’espère qu’il parviendra à ne pas trop souffrir d’avoir été ainsi cloué au pilori.

J’adresse à ce père, à ce fils et à leur famille mon soutien le plus sincère et j’avoue avoir honte que dans mon pays, on prenne le risque de détruire un adolescent dans le seul but de nuire aux amis de son père…

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  1. joigny says:

    Pensez-vous qu’un père français moyen inconnu de tous pusse obtenir le même résultat si son fils se faisait arréter dans les mêmes conditions???Faut pas se moquer du monde quand même!!!!

  2. jeanpaul de la mata says:

    Désolé,cher J.Philippe, mais hier entre 12h 30 et 13h 30,jeudi 23 sept, j’ai entendu le secrétaire général d’Alliance ( c’est le syndicat des fonctionnaires de police )qui répondait au journaliste de RTL ( ou RMC)ceci :  » si mon fils avait eu le même problème ,je serais intervenu aussi  » devant donc, des millions d’auditeurs…pas mal,non ?Il a dit aussi :  » Pour F.Péchenard c’est un coup de vice d’autres collègues qui lui en veulent et qui l’ont dénoncé aux médias,la preuve, 1 an et demi après « Il est bien ce type-là,non,dont je ne me rappelle plus le nom…et c’est pas de l’ironie,pour une fois qu’on tombe sur un fonctionnaire syndicaliste qui ne ment pas ?Encore sur sa lancée, à une question du journaliste:  » oui,effectivement j’ai frappé un peu,la plupart du temps quand j’étais frappé et mon physique( imposant apparemment ),m’a bien aidé « Alors cher et adoré J.Philippe ,qu’est-ce que tu penses de tout ça,toi qui te plaît beaucoup à stigmatiser les valeurs humaines que tu n’hésites pas mettre en exemple dans tes messages…Comprenant tout à fait la situation d’un père devant ce genre d’exemple,c’est évident ? ( mais…es-ce crédible et normal ? )PS: quand je dis cher et adoré…ne fais pas trop attention,je le dis à tous les adhérents de chez nous,ça me rend joyeux…et provocateur ,n’est-ce pas ce qui plaît dans la politique politicienne,hé,hé ?

    • Jean-Philippe says:

      @ JPDLM : Je trouve aussi qu’un peu d’honnêteté, d’ou qu’elle vienne fait du bien et je suis assez en phase avec son analyse sur le dossier Péchenard.Sur le second point, sous forme de pirouette et avec un peu d’humour, je te citerais volontier ce dialogue d’Audiard qui résume un peu la situation évoquée par notre syndicaliste : « quand les types de 130 kilos disent certaines choses les types de 60 kilos les écoutent »…

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