Maux gouvernementaux

L’actualité politique de la semaine a été marquée par Chantal Jouanno qui s’est dite « désespérée de ce recul » après que le Président de la République et le Premier Ministre aient très fortement infléchis leurs positions sur la taxe carbone.

Bien évidemment, nombreux sont ceux à droite qui n’ont pas gouté cette sortie dont je ne sais pas si la sincérité l’emporte sur le coup médiatique…

Toujours est-il que cela a eu le don de mettre en boule Nicolas Sarkozy qui a indiqué qu’il n’avait « pas apprécié » cette déclaration de la jeune Secrétaire d’Etat avant d’ajouter que « les Ministres n’ont pas à être désespérés, ils ont à faire leur travail. Il y a une stratégie, elle a été fixée par François Fillon et moi-même, que chacun s’y tienne ».

Cette vive remontrance est à mon sens la preuve que Chantal Jouanno n’est pas allée assez loin.

Si elle s’était laissée aller à dire que « C’est une faute politique très lourde et très grave du Président (…) complètement déconnecté de la réalité du dossier », comme le disait Georges Tron de Nicolas Sarkozy suite à l’appel du Parquet dans le dossier Clearstream, elle serait probablement aujourd’hui Ministre d’Etat au lieu d’être mise au piquet publiquement…

L’actualité politique hexagonale a aussi et surtout été focalisée sur les conséquences de la raclée enregistrée par la majorité présidentielle aux régionales.

Face aux difficultés, 3 attitudes se font jours.

Les deux premières, que je trouve respectables et cohérentes consistent soit à rester en défiance face au Président de la République (ce que fait clairement Dominique de Villepin depuis plusieurs mois, ou de manière plus fine Alain Juppé) ou alors à lui confirmer son soutien, car il ne sert à rien de rajouter des difficultés aux difficultés et que les revirements et décisions prises hâtivement dans l’excitation des élections sont souvent mauvaises.

Et puis, il y a une 3ème attitude, celle dite des rats qui quittent un navire qu’ils sabordent eux même ou des gribouilles qui se jettent à l’eau de peur de se noyer.

Une attitude que Renaud Muselier imageait assez bien : « On ne saborde pas le vaisseau au premier coup de tabac. C’est dans la tempête qu’on voit les grands marins. Les autres vomissent dans la cale, passent par-dessus bord ou s’étripent pour une chaloupe ».

A ce titre, je trouve qu’Alain Lambert, Sénateur et ancien Ministre du Budget de Jacques Chirac, détient la palme de l’indescence dans le plus pur style du coup de pied de l’âne.

Dans une tribune parue cette semaine, il estimait que « aujourd’hui, Nicolas Sarkozy n’est pas en situation de faire gagner nos idées en 2012 (…) alors, à quoi sert-il de le lui faire croire ? Sinon à le faire persister dans ses méthodes qu’il croit bonnes depuis trois ans et qui nous entrainent tout droit dans l’abîme ». Il ajoute également qu’il est nécessaire que « ceux qui sont capables d’assumer cette fonction se préparent à prendre la relève, s’il vient à dévisser complètement, ce qui n’est pas totalement à exclure ».

Attention, à force de planter des couteaux dans le dos de Jacques Chirac pourtant complètement largué, les Balladuriens avaient fini par le rendre sympathique aux français.

A force de trahir, Nicolas Sarkozy, les Lambert & co pourraient bien arriver au même résultat.

Souvenirs souvenirs…

Qui disait Balladurien disait (par chez moi en tout cas) Georges Tron.

Et bien, Georges Tron, le tout nouveau Ministre mal logé de la rue Mademoiselle, a fait le chemin inverse, en passant de l’opposition systématique au ralliement au Président de la République.

Il est ainsi entré au Gouvernement, ce que Dominique de Villepin qualifiait de « choix personnel. Ce choix personnel n’est pas le mien ».

En tout cas, si j’étais Nicolas Sarkozy, j’avoue qu’un tel ralliement serait plutôt de nature à m’inquiéter.

Georges Tron à été, aux côtés de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, Nicolas Bazire, l’un des principaux maîtres à penser Balladurien entre 1993 et 1995 alors que Jacques Chirac gagnait les élections présidentielles.

Puis, s’étant brouillé avec Nicolas Sarkozy, il rejoint Dominique de Villepin et les fidèles de la Chiraquie à la fin du second mandat de Jacques Chirac pour contrer l’accession à la présidence de Nicolas Sarkozy avec le résultat que l’on sait…

Le voir s’éloigner de Dominique de Villepin pour se rapprocher de Nicolas Sarkozy m’inquiète sur les chances de ce dernier pour 2012.

Pour finir, l’actualité internationale de ces derniers jours a fortement tournée autour de l’amitié nouvelle et un peu sur jouée entre notre Président et celui des USA.

Elle a accouchée d’une perle de Barack Obama.

Ce dernier, apprenant que son homologue français s’était rendu dans un restaurant de Washington connu pour ses hot-dogs à la sauce épicée déclara que « Les Français sont connus pour leur cuisine. Alors le fait que Nicolas soit allé chez Ben’s Chili Bowl pour le déjeuner montre qu’il a un palais raffiné ».

Bernard Loiseau doit se retourner dans sa tombe…

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