Conservateur… Un métier dangereux !

Cette histoire est vraie, elle ne s’est pas passée à Groland, mais en France.

Le paisible conservateur d’un musée du Débarquement dans le Calvados était jugé pour… la détention d’armes de la Seconde guerre mondiale…

Pourquoi pas juger un boucher pour la détention de couteaux, un pharmacien pour celle de stupéfiants, un armurier pour celle de fusils de chasse…

Au cas qui nous intéresse, Michel Brissard, Collectionneur d’armes et passionné par l’histoire de la seconde guerre mondiale, a créé il y a une dizaine d’années déjà le petit musée « D-Day Omaha » à proximité des plages du Débarquement, à Vierville-sur-Mer.

Dans ce cadre, il était à son domicile en possession d’un véritable petit arsenal allant du lance-roquettes à la mitrailleuse (mais pas d’armes de poing).

Or donc, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’à ce sinistre 6 juillet 2007 où les agents de la Direction des opérations douanières de Rouen firent une descente chez lui, à Nogent-le-Rotrou et mirent au jour la caverne d’Ali Baba…

Au total, dix armes lourdes, dont un lance-roquettes antichars, plusieurs kilos de munitions de divers calibres, un canon de 57 millimètres britannique, un canon anti-aérien allemand, un bazooka, un lance-flammes,un lance-grenades, un mortier et trois mitrailleuses avaient été découverts. Les douaniers saisirent également 34 obus, cinq bombes, 21 mortiers et grenades ainsi que du matériel explosif, des amorces et détonateurs.

Toutes ces armes, datant de la seconde guerre mondiale, étaient entreposées dans des dépendances de sa résidence.

Aussi curieux que cela puisse paraître, il n’était pas reproché à notre conservateur éclairé de détenir ces armes, puisqu’il disposait des autorisations de détention nécessaires.

Il ne lui était pas non plus repproché les condition dans lesquelles étaient entreposé cet arsenal et si il était ou non accessible à d’éventuels voleurs.

Non, il lui était reproché de ne pas pouvoir justifier de leur provenance !!!

Maitre Philippe Mullot, le défenseur de notre collectionneur déclarait d’ailleur au sortir du procès : « Une arme est considérée importée si elle ne dispose pas d’un certificat de vente (…). Or, on sait très bien qu’au moment du repli de l’armée allemande, les soldats n’ont évidemment pas signé des papiers d’authentification. C’est ce que les douanes reprochaient à mon client alors même que les autorisations de détention d’armes avaient été accordées par l’autorité préfectorale ».

Toujours est-il que les juges ont retrouvé le bon sens qui avait échappé aux instructeurs de ce dossier, puisque notre conservateur a été relaxé hier par le tribunal correctionnel de Chartres des faits qui lui étaient reprochés.

« Ce jugement est une première, non seulement parce que mon client a été relaxé, mais surtout parce que les douanes vont devoir restituer tout ce qu’elles ont saisi chez lui », a indiqué son avocat. « Elles vont également devoir payer des intérêts moratoires pour toute la durée de confiscation du matériel saisi ».

Bonne nouvelle donc puisque Michel Brissard va pouvoir poursuivre son travail de mémoire : « Si j’avais été condamné, j’aurais tout arrêté. Aujourd’hui, je suis heureux. Je vais pouvoir continuer à agrandir et à développer mon musée et sauver ainsi un patrimoine important ».

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Conservateur… Un métier dangereux !

Cette histoire est vraie, elle ne s’est pas passée à Groland, mais en France.

Le paisible conservateur d’un musée du Débarquement dans le Calvados était jugé pour… la détention d’armes de la Seconde guerre mondiale…

Pourquoi pas juger un boucher pour la détention de couteaux, un pharmacien pour celle de stupéfiants, un armurier pour celle de fusils de chasse…

Au cas qui nous intéresse, Michel Brissard, Collectionneur d’armes et passionné par l’histoire de la seconde guerre mondiale, a créé il y a une dizaine d’années déjà le petit musée « D-Day Omaha » à proximité des plages du Débarquement, à Vierville-sur-Mer.

Dans ce cadre, il était à son domicile en possession d’un véritable petit arsenal allant du lance-roquettes à la mitrailleuse (mais pas d’armes de poing).

Or donc, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’à ce sinistre 6 juillet 2007 où les agents de la Direction des opérations douanières de Rouen firent une descente chez lui, à Nogent-le-Rotrou et mirent au jour la caverne d’Ali Baba…

Au total, dix armes lourdes, dont un lance-roquettes antichars, plusieurs kilos de munitions de divers calibres, un canon de 57 millimètres britannique, un canon anti-aérien allemand, un bazooka, un lance-flammes,un lance-grenades, un mortier et trois mitrailleuses avaient été découverts. Les douaniers saisirent également 34 obus, cinq bombes, 21 mortiers et grenades ainsi que du matériel explosif, des amorces et détonateurs.

Toutes ces armes, datant de la seconde guerre mondiale, étaient entreposées dans des dépendances de sa résidence.

Aussi curieux que cela puisse paraître, il n’était pas reproché à notre conservateur éclairé de détenir ces armes, puisqu’il disposait des autorisations de détention nécessaires.

Il ne lui était pas non plus repproché les condition dans lesquelles étaient entreposé cet arsenal et si il était ou non accessible à d’éventuels voleurs.

Non, il lui était reproché de ne pas pouvoir justifier de leur provenance !!!

Maitre Philippe Mullot, le défenseur de notre collectionneur déclarait d’ailleur au sortir du procès : « Une arme est considérée importée si elle ne dispose pas d’un certificat de vente (…). Or, on sait très bien qu’au moment du repli de l’armée allemande, les soldats n’ont évidemment pas signé des papiers d’authentification. C’est ce que les douanes reprochaient à mon client alors même que les autorisations de détention d’armes avaient été accordées par l’autorité préfectorale ».

Toujours est-il que les juges ont retrouvé le bon sens qui avait échappé aux instructeurs de ce dossier, puisque notre conservateur a été relaxé hier par le tribunal correctionnel de Chartres des faits qui lui étaient reprochés.

« Ce jugement est une première, non seulement parce que mon client a été relaxé, mais surtout parce que les douanes vont devoir restituer tout ce qu’elles ont saisi chez lui », a indiqué son avocat. « Elles vont également devoir payer des intérêts moratoires pour toute la durée de confiscation du matériel saisi ».

Bonne nouvelle donc puisque Michel Brissard va pouvoir poursuivre son travail de mémoire : « Si j’avais été condamné, j’aurais tout arrêté. Aujourd’hui, je suis heureux. Je vais pouvoir continuer à agrandir et à développer mon musée et sauver ainsi un patrimoine important ».

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