Le coup est rude pour Bertrand Delanoë, Maire socialiste de Paris depuis presque 10 ans, qui vient de voir sa gestion de la capitale étrillée par la Chambre Régionale des Comptes (CRC).
En effet, un rapport de la CRC d’Ile-de-France portant sur la gestion des ressources humaines de la ville de Paris depuis 2002 (rappelons que Monsieur Delanoë en est Maire depuis 2001) relève des « irrégularités dans les créations d’emploi et les recrutements » ainsi que le coût salarial des 20 directeurs généraux les mieux rémunérés, qui touchaient chacun 248.000 euros en moyenne en 2008.
20 cadres à 12.400 € par mois… Belle perfomance collective
Selon ce rapport d’observations définitives (c’est à dire qu’il a fait l’objet depuis plusieurs mois de nombreux échanges contradictoires avec les services de Monsieur Delanoë) qui vient d’être transmis aux Conseillers de Paris, « 177 emplois de chargés de mission sont déclarés pourvus, alors que leur création n’a pas été autorisée par le conseil de Paris ».
Pour les collaborateurs de cabinet, « les 132 postes pourvus dépassent le nombre des emplois régulièrement autorisés (…), soit 129 ».
La CRC rappelle que « lorsque le maire recrute pour son cabinet, les fonctionnaires doivent être affectés sur des postes de collaborateurs de cabinet ».
« Or l’examen de la gestion des emplois de direction a mis en évidence que ce sont des emplois permanents et non des postes de collaborateurs de cabinet qui ont servi de support au recrutement de cadres au cabinet du maire », écrit-elle.
Ainsi, « le directeur de cabinet a été recruté sur un emploi de secrétaire général adjoint de la commune », ce qui lui a permis de toucher une haute rémunération, dont une « prime départementale » de 30.000 euros.
Le rapport souligne qu' »il n’existe pas de direction générale, mais seulement des directions ». « Il ne devrait donc pas y avoir d’emploi de directeur général, mais seulement des emplois de directeurs ».
La CRC chiffre à 1,8 million d’euros le coût de cette anomalie !
Elle constate que des fonctionnaires, nommés délégué ou délégué général, ont été détachés sur des emplois de directeur ou directeur général alors qu’ils n’en « remplissent aucunement les fonctions ».
Trois d’entre eux sont « rémunérés en dépassement de l’autorisation donnée par le conseil de Paris ».
La CRC dénombre 10 directeurs adjoints au 31 décembre 2008, « recrutés sans emplois budgétaires correspondants », « avec dans certains cas des compléments indemnitaires ».
Elle relève que malgré la disparition de la questure du conseil de Paris et de ses particularismes, les emplois de secrétaire général et de secrétaire général adjoint des services du conseil de Paris « ont été maintenus », alors que ce « sont des services administratifs comme les autres ».
La chambre dénonce la « dénaturation de la prime départementale », qui coûte aujourd’hui près de 13 millions d’euros, contre 5 millions en 2002, à cause de l’extension du nombre de bénéficiaires mais aussi des hausses accordées à l’encadrement supérieur.
Voilà qui laisse rêveur en cette période nauséabonde ou chaque semaine l’on entend les ténors du PS donner des leçons de morale sur la façon dont est géré ou dont devrait être géré l’Etat…
Il est vrai qu’il y a déjà deux mille an, il était plus facile de voir la paille dans l’oeil de son voisin que la poutre dans le sien !