Travail parlementaire et absentéisme

A l’heure ou le débat sur la loi HADOPI, qui après avoir été adoptée par une quinzaine de Députés en 1ère lecture a été repoussée dans une Assemblée Nationale ou siégeaient 36 Députés , enflamme les débats, on ne peut que s’interroger sur les raisons de cet absentéisme d’une bonne partie de nos législateurs.

La faute au cumul des mandats diront certains, aux trop faibles pouvoirs donnés au parlementaires qui les conduits à concentrer leurs actions vers leurs terres électives (et leurs réélections), au fait que tout le travail parlementaire (et c’est une vérité) ne se fait pas uniquement en séance, mais aussi dans les commissions et les groupes d’études, au fait qu’un parlementaire doit aussi être au service des habitants de sa circonscription ou des grands électeurs de son département…

Les explications de cet absentéisme sont nombreuses et souvent justifiées.

Les électeurs s’énervent de ne pas savoir leurs représentants dans l’hémicycle mais s’indignent tout autant de ne pas les voir « sur le terrain » lorsqu’ils ont besoin de les rencontrer, oubliant ainsi qu’ils n’ont pas le dont d’ubiquité…

Curieuse schizophrénie française qui nous conduit à vouloir tout et son contraire…

N’empêche… Comment justifier que sur des textes importants ou polémiques les travées des assemblées parlementaires soient aussi peu remplies ? Comment trouver crédible ceux qui prennent des positions qui se veulent fortes dans la presse mais ne jugent pas bon de les défendre là ou cela se joue, là ou se prennent les décisions, c’est-à-dire dans l’hémicycle ?

Faudra-t-il comme l’envisageait Roger Karoutchi prévoir un système d’amendes ou de « jetons de présence » (ce qui existe déjà au parlement européen) pour  avoir enfin une Assemblée Nationale remplie ?

Pour ma part, je ne crois pas aux vertus de dispositifs carotte/bâton, mais plutôt au bon sens et à la responsabilisation de chacun.

Une assemblée locale, qu’il s’agisse d’un conseil municipal, intercommunal, syndical, départemental ou régional ne peut pas siéger si le quorum n’est pas atteint, c’est-à-dire si la moitié au moins des élus n’est pas présent.

Pourquoi ne pas transposer ce dispositif dans nos assemblées parlementaires ? Cela aurait au moins la vertu de laisser aux groupes politiques des assemblées le soin de s’organiser.

Enfin,  je vous livre une étude faite par un site internet, lesinfos.com,  et reprise le 23 avril sur le site internet du journal le figaro qui classe les Députés en fonction de leur travail parlementaire. Les critères retenus sont quelques peu subjectifs, pas forcément intégralement complets et ne s’intéressent qu’au travail des Députés à l’Assemblée Nationale, mais ils permettent malgré tout de se faire une idée de qui fait quoi.

A ce jeu, c’est Didier Migaud, Député du Parti Socialiste, Président de la Commission des Finances (grâce au souhait de Nicolas Sarkozy de laisser ce poste essentiel à un Député de l’opposition, ce qui est une 1ère sous la 5ème République) qui est sorti vainqueur et remporte la médaille d’or !

Pour consulter les résultats de cette étude et savoir comment se situe votre Député(e), cliquez : http://www.lesinfos.com/docs/activitesdeputes.pdf

This entry was posted in billet d'humeur, Politique and tagged . Bookmark the permalink.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *