VAE VICTIS

C’est aujourd’hui que débute la coupe du Monde de football en Afrique du Sud, la 1ère qui se déroulera sur le sol Africain.

A titre personnel, j’avoue avoir depuis quelques années pris un peu de distance avec ce sport pour lequel je me suis longtemps passionné.

Les conséquences de l’arrêt Bosman, la fuite de nos joueurs vers des pays offrant de meilleures conditions salariales et le déclin de nos clubs, le règne « tout fric » et l’esprit mercenaire du football professionnel qui a trop souvent remplacé l’amour du maillot qui existait dans les clubs pendant les années 70 et 80 en sont certainement en partie la cause.

C’est donc avec un peu de recul que je suivrai cette compétition et le parcours des bleus a qui je souhaite cependant bonne chance, tant il est vrai que les résultats de l’équipe nationale lors des grandes compétitions constituent une bouffée d’oxygène pour le football amateur.

Ce qui me surprend aujourd’hui, c’est la relation un peu schizophrénique qui existe entre beaucoup de Français et l’équipe nationale, une relation qui oscille toujours entre désamour et soutien inconditionnel.

Ainsi, Raymond Domenech est probablement l’un des sélectionneurs qui aura réussi à créer la plus grande animosité contre lui, les frasques extra conjugales de jeunes joueurs qui ne savent plus comment dépenser leurs millions font les gorges chaudes des humoristes et des talk show, l’attitude parfois condescendante envers les supporters de ces même joueurs provoque la colère de nombreux anciens sportifs (Yannick Noah…), le jeu offert laisse libre court aux critiques des anciens bleus…

C’est à se demander si la presse, une partie du monde sportif et de l’opinion de souhaiteraient pas, plus ou moins consciemment que notre équipe réédite le ratage de 2002 !

Pourtant aussi paradoxal que cela puisse paraître, la critique n’est pas non plus acceptée, même lorsqu’elle peut paraître de bon sens.

Il n’est qu’à voir la façon dont Rama Yade s’est faite taclé lorsqu’elle a critiqué l’hébergement à 600 € la nuit des joueurs ou le silence pudique qui est fait sur les 240.000 € dépensés pour affréter un avion spécial qui doit convoyer pour quelques jours seulement les épouses des joueurs vers ces terres lointaines, alors même que ces dernières auraient largement pu s’offrir elles même le déplacement et que j’ai encore en mémoire les imbroglio causés par ce type de dépenses lorsqu’elles avait été ordonnées par des Ministres lors de déplacement officiels…

La limite entre critique de bon ton et dans l’air du temps et le renoncement quasi anti-patriotique qui serait la cause d’un échec de notre équipe est ténu !

Comme un amoureux éconduit, les français, sont dur avec leur équipe parce qu’ils ne se sentent ni aimés ni respectés, mais en fait ne souhaitent qu’une chose, que cette dernière leur donne une raison de l’aimer, qu’elle quitte les unes des « Paris Match » et les spots publicitaires pour enfin « mouiller le maillot » leur offrir du beau jeu, des résultats et du rêve, bref, une raison de pouvoir croire à un amour réciproque !

This entry was posted in billet d'humeur, sports and tagged , , , , . Bookmark the permalink.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *